De tous temps la restauration a existé: dès qu’elle sort de l’atelier de l’artiste, il s’exerce sur l’œuvre d’art un lent processus de dégradation dont on a toujours cherché à réduire l’ampleur et la rapidité. Il faut, cependant, des évènements phares telle la tragique inondation de Florence en 1966 qui mit à mal statues, fresques, tableaux et livres de toute la ville et fit s’écraser le crucifix de Cimabue dans la boue du chœur de Santa-Croce pour que l’opinion publique prenne conscience d’une certaine fragilité de l’œuvre d’art.

L’immense tâche que fut la restauration de plus de 1 000 m2 peints à fresque par Michel-Ange sur la voute de la Sixtine, par l’énormité des moyens nécessaires et grâce à l’émotion suscitée, entraîne une considération particulière pour la conservation et la restauration du patrimoine artistique.

Au sein de ce champ très vaste, la restauration des peintures occupe une place modeste et cependant elle requiert une haute spécialisation tant la peinture est un objet complexe.